
Les jaïnas considèrent l'Univers comme éternel,
sans début et sans fin. Ils diffèrent en cela des
hindous qui croient en la création et la destruction de l'Univers.
Les jaïnas divisent les choses en deux catégories :
la substance vivante et pourvue d'une âme (la jiva).
On la trouve chez les hommes, les animaux, les plantes mais aussi
dans le vent, le feu...
la substance inanimé et dépourvue d'une âme
(l'ajiva). on la trouve dans l'espace, la matière,
le temps...
La jiva est l'énergie sensible qui caractérise
la conscience. Il y en a deux sortes : la jiva libérée
(mukta) et la jiva liée (sansari).
Les jivas libérées ont quitté le cycle des
vies et des morts, elles résident dans la partie supérieure
de l'Univers appelée Siddhashila.
Les jivas liées peuvent être mobiles (trasa jiva)
ou immobiles (sthavar jiva), elles se transmettent à
travers le cycle des naissances et des morts. Elles sont caractérisées
par le nombre de sens dont elles disposent (toucher, ouïe,
goût, vue, odorat). Les jivas immobiles ne disposent que d'un
seul sens et les jivas mobiles disposent d'un nombre de sens allant
de deux à cinq suivant leur degré de connaissance.
Par exemple, les êtres humains et les animaux supérieurs
possèdent une jiva mobile pourvue des cinq sens, les insectes
possèdent aussi une jiva mobile mais seulement pourvue de
deux sens.
L'ajiva caractérise tout ce qui n'a pas d'âme.
Les choses qui possèdent une ajiva n'ont pas de naissance,
pas de mort, pas de sentiments, elles sont inertes. Les ajivas sont
divisées en cinq catégories : dharmastikay
(mouvement); adharmastikay (repos); akashastikay (espace);
pugdalastikay (matière) et kal (temps).
Les jaïnas sont très attachés au concept de
karma. Celui-ci diffère du karma des hindous.
Les jaïnas considèrent le karma comme une substance,
subtile et invisible. C'est lui qui retient la jiva et provoque
la transmigration des âmes. Pour s'en libérer il faut
plusieurs vies de discipline et de pénitence. On atteint
alors la libération de la jiva, ou moksha.
Les jaïnas considèrent que toute action a sa conséquence
et qu'il n'est pas possible d'y échapper. Ainsi toute naissance
est conditionnée par les actions des vies précédentes.
L'individu cherchera alors à améliorer son existence
en éliminant les mauvaises actions pour se libérer
du karma. C'est pourquoi les jaïnas prônent la non-violence
(ahimsa). Ils protègent toute forme de vie.
Certains jaïnas vont jusqu'à porter une pièce
de tissu devant la bouche pour éviter d'avaler des insectes.
L'ahimsa n'admet aucune incitation à la violence, qu'elle
soit active ou passive et elle englobe le principe de l'anekantavada,
ou relativité, qui oblige les jaïnas a adopté
différents points de vue et à toujours voir la réalité
sous différents angles pour éliminer les idées
préconçues.
Les jaïnas doivent suivre trois idéaux : le samyagdarsana
(bonne croyance), le samyagjnana (bonne connaissance) et
le samyakcarita (bonne conduite). on les appelle les trois
joyaux.
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